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Le « Chinese Restaurant Syndrome », ou en bon français le syndrome des restaurants chinois ?

Mis en évidence en 1968, il s’agit d’un ensemble de symptômes survenant quelquefois un quart d’heure à une demi-heure après la prise d’un repas dans un établissement chinois.

L’agent causal (responsable) est le glutamate L monosodique utilisé comme condiment dans la restauration chinoise (sauces, soupes).
Le poivron rouge contenant de la capsaïcine a également été mis en cause.

Mécanisme (physiopathologie)

Le glutamate joue un rôle de neurotransmetteur « acétylcholine like ».
Un neurotransmetteur est une substance chimique (appelée également neuromédiateur), fabriquée par l’organisme et permettant aux cellules nerveuses (neurones) de transmettre l’influx nerveux (message), entre elles ou entre un neurone et une autre variété de cellules de l’organisme (muscles, glandes).

Les neuromédiateurs constituent le langage du système nerveux, permettant à chaque neurone de communiquer avec les autres. C’est de cette façon que se fait le traitement de l’information : les messages passent à travers les cellules de l’organisme possédant la capacité de fabriquer ces substances.
Les autres neuromédiateurs sont (liste non exhaustive car il y a en a plus d’une centaine) : l’adrénaline, la noradrénaline, la dopamine, les endorphines, les enképhalines, la sérotonine, l’acide gamma aminobutyrique (GABA).

Ce mécanisme semble survenir plus précisément chez les individus à jeun ou présentant une tendance (hypersensibilité) individuelle.

Symptômes

Le patient se plaint (liste non exhaustive) de :

  • Flush : il s’agit d’une manifestation cutanée survenant sur un mode paroxystique (par accès) et se caractérisant par un érythème congestif (coloration rouge intense) et passager du visage, du cou et de la partie supérieure du tronc.
  • Les yeux (et plus spécifiquement les conjonctives) sont injectés de sang.
  • Céphalées
  • Sensation de brûlures survenant au niveau du tronc et irradiant vers la périphérie.
  • Impression d’oppression thoracique
  • Paresthésies et brûlures de la tête, c’est-à-dire des fourmillements au niveau des muscles de la mâchoire (masséters) avec sensation d’écrasement du visage
  • Bouffées de chaleur
  • Nausées et vomissements
  • Tendance à faire des malaises (lipothymie)
  • Absence de prurit (démangeaison)

Évolution

Ces manifestations disparaissent spontanément en quelques minutes ou en quelques heures (une heure ou deux).
On constate aussi chez certains individus la survenue de crises d’asthme relativement rapprochées.

Diagnostic différentiel (il ne faut pas confondre cette pathologie avec) :

  • Une douleur d’origine cardiaque (coronaropathie : angine de poitrine ou infarctus du myocarde).
  • Un érythème (coloration rouge de la peau) d’origine émotive ou lié à une hyperthermie (élévation de la température).
  • Une hypersensibilité à l’histamine (contenue dans certains aliments comme le fromage fermenté, les tomates, la choucroute fraîche, le poisson, les crustacés).
  • Des troubles vasomoteurs (liés à un défaut de régulation du calibre des tous petits vaisseaux de la peau) survenant pendant la ménopause.
  • L’absorption importante d’alcool (si si !).
  • Un déficit génétique de l’aldéhyde déshydrogénase 2 (ALDDH2) à l’origine d’une accumulation d’acétaldéhyde dans le sang.
  • La prise de certains médicaments (aspirine, certains antibiotiques : tétracycline, dérivés de l’opium)
  • Un phéochromocytome
  • Un cancer de la thyroïde
  • Un syndrome de Frey
  • Une dysautonomie familiale de Riley-Day
  • Une vascularite urticarienne hycomplémentique de Mac Duffy

Traitement

Le traitement est symptomatique (celui des symptômes).
Les maux de tête, quand ils durent, font appel au paracétamol (éviter l’aspirine à cause de certains risques d’allergie).
Certaines équipes médicales préconisent aussi les anti-cholinergiques.

Hmmm... finalement si on se faisait plutôt un restaurant indien ou pakistanais ?